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Couverts végétaux

Le vitipastoralisme


Faire pâturer des brebis dans les vignes : l’idée peut faire peur ou faire sourire. Pourtant la pratique se développe et ce qui pouvait passer comme farfelu il y a quelques années intéresse et questionne aujourd’hui. Dans le cadre du projet Rallye Transfert Nouvelle-Aquitaine en Gironde, une page internet a été créée pour regrouper des ressources documentaires sur le vitipastoralisme.


La réduction d’usage des herbicides demandée en viticulture interroge sur les méthodes alternatives à mettre en place et comment les combiner entre elles. L’une de ces méthodes est le vitipastoralisme c’est-à-dire la valorisation par le pâturage, de l'herbe et des couverts dans les vignes, comme des ressources fourragères par un troupeau, généralement de brebis. Cette alternative fait peur dans sa mise en place mais les viticulteurs pratiquants ne regrettent pas d’avoir franchi le pas.

Bio Nouvelle-Aquitaine
Source : Bio Nouvelle-Aquitaine

 

Le vitipastoralisme est une pratique à bénéfices réciproques. L’éleveur bénéficie de ressources fourragères supplémentaires pour son troupeau. Pour le viticulteur, l’enherbement de ses vignes est entretenu pendant l’hiver. Les déjections des brebis apportent de la matière organique au sol complémentaire aux apports du viticulteur. Le pâturage peut également favoriser la présence de légumineuses dans les enherbements permanents.

Le pâturage des vignes par les brebis est une pratique qui se fait en automne-hiver généralement après la chute des feuilles pour ne pas nuire à la mise en réserve. Le pâturage doit impérativement s’arrêter avec le débourrement pour protéger les bourgeons.

Selon les viticulteurs, les parcelles sont pâturées une à deux fois dans l’hiver en fonction de la pousse de l’herbe/couverts.

Le pâturage peut se faire sur des enherbements naturels ou implantés (couverts temporaires).  Pour les couverts implantés, l’avis de l’éleveur sur la composition du couvert est à demander. Le plus important reste d’adapter la pression de pâturage à la parcelle, au type de couverts et à son développement.

Les brebis auront besoin d’espace pour se coucher. Il est donc nécessaire de laisser de la place en bout de rangs pour cela.

Par rapport à l’articulation avec les travaux d’hiver dans les vignes, il faut se coordonner avec le berger soit en faisant passer le troupeau avant la taille soit après la taille et le broyage des sarments.

Niveau contrat, nombre de viticulteurs n’en ont pas. Il s’agit souvent d’une entende orale et dépend de la relation du viticulteur avec l’éleveur. Au niveau de la rémunération, c’est variable : certains viticulteurs considèrent que c’est une pratique gagnant-gagnant et ne rémunèrent pas l’éleveur. D’autres vont rémunérer son travail.


Un autre argument pour les viticulteurs est la communication qu’ils peuvent développer autour de cette pratique ayant une bonne image auprès des consommateurs. Dans un secteur en crise, toute action facilitant la commercialisation des vins est bonne à prendre.

Un ensemble de ressources documentaires sur cette pratique est présent sur la page internet du projet Rallye Transfert Nouvelle-Aquitaine en Gironde . N’hésitez pas à aller y faire un tour.


Sources :  De Montaignac, Hélène. Novembre 2023. « Travailler avec un berger ». La Vigne. N°368, pp74-75.

https://nouvelle-aquitaine.chambres-agriculture.fr/agro-environnement/ecophyto/transfert-de-pratiques/rallye-transfert-gironde/

 

Le pâturage des couverts végétaux d'interculture


Le projet Inter-AGIT+ étudie les intérêts du pâturage ovin et bovin des couverts d’intercultures. Il vise à identifier et lever les freins existants pour permettre le développement du pâturage des couverts d’intercultures au sein des territoires. Il se base sur de la bibliographie et sur des retours d’expériences d’agriculteurs pratiquants. Eclairage sur des éléments de cette pratique.


Dans le cadre d’un partenariat entre céréaliers et éleveurs pour faire pâturer des couverts végétaux en interculture, chacun peut y trouver son compte :

Pour les éleveurs : Le parasitisme a tendance à diminuer. Les boiteries n’augmentent pas. La prolificité des animaux se maintient ou augmente. Très peu de troupeaux sont complémentés, le pâturage des couverts suffit à subvenir aux besoins des animaux. L’utilisation des couverts d’interculture en pâturage permet d’économiser des stocks de fourrages et améliore la repousse des prairies (en réduisant leur pâturage). Pour les éleveurs, le temps de travail se maintient ou augmente mais la sécurité apportée par rapport au stock de fourrages rend cette augmentation acceptable.

Pour les céréaliers : le pâturage facilite la destruction du couvert (- 30 minutes /ha). L’effet du pâturage des couverts sur les adventices et les limaces n’est pas flagrant. La majorité des céréaliers n’observent pas d’impact du pâturage des couverts sur le rendement de la culture suivante. Les parcelles bénéficient des restitutions des couverts pâturés. Ces restitutions sont plus rapides pour la culture suivante.

Quelques éléments sur les couverts à implanter :

 

 


Il n’y a pas de mauvaise raison d’implanter un couvert végétal en interculture. Si l’on se trouve en zone d’élevage, pourquoi ne pas établir un partenariat avec un éleveur pour faire pâturer ses parcelles en couvert d’interculture ? Les bénéfices sont réciproques. Comme toute pratique, elle nécessite un temps d’apprentissage que ce soit pour les agriculteurs ou les animaux.


Sources :  https://drive.google.com/file/d/11rGTiSJx3rUvOfVnxniwcCDXORlR5-4P/view?usp=sharing